Une question à laquelle on répond souvent «oui, oui» malgré l’impression que rien ne va. Parce qu’au fond, pourquoi répondre que ça ne va pas lorsqu’on occupe le plus beau rôle d’une vie et que celui-ci a été si désiré, tant attendu? La culpabilité nous envahie lorsqu’on réalise ne pas être totalement heureuse dans toutes ces sphères que comporte la maternité. Et ainsi, on préfère taire le sujet plutôt que de risquer d’être vue comme une mauvaise mère. Mais si je te disais sincèrement, aujourd’hui, Ça va Maman?
Vous le savez peut-être, ou encore l’ignorez-vous, mais Bloom et cie a vu le jour suite à la naissance de notre premier enfant, Léo. Et ainsi, ma naissance en tant que mère, ma matrescence. Une grande période de crise pour moi où j’ai vu tous mes repères, mon identité, mes croyances… changés, en peu de temps. J’ai senti que je me perdais, tout en devenant le repère d’un petit humain. Mais quelle incohérence. Comment puis-je guider cette âme précieuse, si j’ignore moi-même où j’en suis? Plusieurs émotions contradictoires m’habitaient; la joie, la culpabilité, l’anxiété, la douceur, la pression, l’envie de ralentir, la performance, pour en nommer que quelques unes. Je ne comprenais pas pourquoi je me sentais ainsi. Car pourtant, lorsque je regarde sur les réseaux sociaux, ça semble si beau, si facile, si simple devenir maman. Ainsi, la vulnérabilité a fait place à la honte durant plusieurs mois. J’ignorais comment adresser cette crise qui prenait place en moi.
Les mois ont passés et je suis devenue de plus en plus à l’aise et confiante en mes capacités, en mon rôle de mère. L’angoisse a laissé place au calme à quelques petites reprises, au début, et les périodes se sont tranquillement allongées. Le calme qui m’habitait, quelques fois à nouveau, me permettait de me questionner à tête reposée sur tout ce que j’avais vécu durant les mois précédents et sur ma situation actuelle. Je prenais conscience doucement des inconforts, des deuils, de mes nouvelles limites en tant que nouvelle maman. Durant les bonnes journées, la confrontation et le déni faisaient parfois place à l’acceptation. Ce fut un parcours sinueux, avec de bonnes et moins bonnes journées.
Le journaling m’a beaucoup aidée à mettre des mots sur mes sentiments et à approfondir mes réflexions lorsque j’en avais l’énergie et, surtout, sans avoir honte. C’était mon jardin secret. Lors de bonnes périodes, je m’ouvrais à mon rythme à ces douces mamans de confiance qui m’entouraient. Je tissais des liens avec ces amies virtuelles et aussi mamans qui semblaient vivre parfois, elles aussi, des défis. Leur vulnérabilité m’a fait réalisé que je n’étais peut-être pas seule au final à vivre ces grandes contradictions.
Et doucement, j’ai pris conscience du double standard qui menait ma maternité. J’étais constamment coincée entre mon idéal de mère et ma réalité. Je me mettais une pression immense à être une version de moi-même qui ne me ressemblait pas. À ce moment, je me suis permise de redéfinir ma maternité et j’ai eu l’impression de renaître, de fleurir.
Je vous partage de façon très vulnérable ces toutes premières années de ma maternité car durant ce long processus, je ne me suis jamais sentie aussi seule de toute ma vie. Mais récemment, après toutes ces années, j’ai réussi à faire place à encore plus de compréhension, d’acceptation et de normalité grâce à Ça va Maman? Un duo de Mamans vraies, attachantes, sans taboo, aux personnalités différentes et si complémentaires. On se retrouve vraiment en Jess, Journaliste, et Lory, Psychologue spécialisée en santé mentale maternelle. Je les ai découvertes sur Instagram grâce à leurs partages toujours si humains et ensuite à travers leur podcast abordant la parentalité sans taboo mais surtout sans jugement. Tout récemment, j’ai eu la chance de les découvrir davantage en suivant leur conférence sur La Matrescence, ainsi que deux de leurs ateliers: Atelier sur La Crise Identitaire et Atelier sur La Gestion de Crises. Des moments précieux qui m’ont fait réaliser que j’étais loin d’être seule à vivre tout cela. Tels un vrai baume sur mon coeur de Maman, je vous partage mon expérience et mes réalisations à travers ceux-ci.
La Matrescence – Une conférence virtuelle sur la santé mentale maternelle afin de mieux comprendre ce qui se passe en nous une fois que bébé est arrivé. Oh que j’aurais aimé avoir accès à cette si précieuse source d’informations et de vulnérabilité lorsque j’étais enceinte pour la première fois. Apprendre qu’à la naissance de mon bébé, une deuxième naissance allait également prendre tout autant d’importance; la mienne, en tant que mère. Être consciente que cette toute nouvelle identité vient avec des changements physiques et psychologiques. Comprendre et normaliser 5 grands changements/sentiments qui émergent durant cette double naissance; l’ambivalence dans la maternité, la culpabilité, comment prendre soin de sa santé psychologique, le couple et la charge mentale. Une conférence à écouter à son rythme à tout stade de sa maternité. J’aurais adoré y avoir accès à l’époque, mais même après bientôt 5 ans, j’ai appris énormément sur ce moment charnière de ma vie.
Conférence La Matrescence: 2 heures de conférence, 6 modules pré-enregistrés à écouter à son rythme et accès à vie au contenu
Atelier sur La Crise Identitaire – Un atelier dans lequel on apprend qu’au cours de notre vie, on traverse plusieurs crises identitaires et que la transition à la maternité en fait partie. Cet atelier fut une vraie révélation pour moi! Tout à fait en lien avec mon expérience dont je vous parlais tout à l’heure. Grâce à cet atelier, j’ai pleinement compris et assimilé que tout ce dont j’ai traversé en devenant maman faisait partie d’une crise identitaire. Mais surtout, qu’on la traverse toutes, en la navigant toutefois différemment. J’ai aussi appris qu’il faut vivre la crise plutôt que d’essayer de la combattre. Car à travers celle-ci, on apprend à trouver son nouvel équilibre, ses nouvelles limites. Et qu’à travers un si grand changement identitaire, se produit aussi un changement dans la perception des autres à notre égard et c’est tout à fait normal. Qu’en prenant le temps de se connaître à travers notre nouveau rôle de maman, il sera plus facile d’avoir confiance en ses capacités, ses choix et ses limites. On fera ainsi la distinction entre son idéal de maman et sa réalité de maman. Une réelle, grande et touchante prise de conscience pour moi.
Atelier sur La Crise Identitaire: 4 heures de contenu, 2 exercices psychologiques concrets, entrevue avec une ergothérapeute spécialisée en santé mentale
Atelier sur La Gestion des Crises – En plus d’aborder la perspective du développement de l’enfant, voyez comment lorsque vous comprenez ce qui se passe en vous, vous vous outillez pour traverser, prévenir et même diminuer les crises de vos enfants. J’ai tellement apprécié avoir *enfin* accès à la normalisation ainsi qu’à des outils pour le point de vue/ressenti du parent. Il y a tant d’informations qui circulent sur la perceptive des enfants en périodes de crises et si peu pour nous. La notion d’apprentissage du parent m’a énormément touchée; normaliser le droit à l’erreur lors de nos interventions tout en étant conscient et ouvert à l’importance de la réparation. Que la clé n’est pas une parentalité parfaite, mais l’ouverture et la disponibilité à la réparation lorsqu’on réalise nos erreurs ou que l’enfant nous en fait part, peu importe son âge. Cette réflexion a rendu la maternité très humaine pour moi et m’a libérée d’une grande pression à vouloir être une maman parfaite. Les outils offerts afin de vivre les crises avec moins de frustration m’ont aidée à mieux gérer mes émotions. Et ainsi, être disponible pour aider mes enfants à naviguer à travers les leurs.
Atelier sur La Gestion des Crises: 4 heures de contenu, 2 exercices psychologiques concrets, entrevue avec une psychologue ayant écrit un livre sur la compréhension et la prévention des comportements difficiles chez l’enfant
Ce que je retiens grâce à cette précieuse rétrospection sur ma maternité, c’est surtout de mettre l’énergie à m’accepter telle que je suis plutôt que d’être en constante bataille avec moi-même. De revoir mon idéal de mère en m’imprégnant de personnes vraies, inspirantes et vulnérables plutôt que prendre des parcelles de vie de dizaine de mamans sur les réseaux sociaux et d’en faire un tout. De valider ce que je suis de bien, plutôt que de chercher la validation dans ce que je fais de bien. Mais surtout, qu’on a le droit de repenser sa maternité à tout moment de notre vie. Et que de s’accepter et vouloir son bonheur est le plus bel exemple qu’on peut transmettre à nos enfants.
Merci Jess et Lory.
Cet article est une collaboration rémunérée avec Ça va Maman? Tous les avis et impressions partagés dans cet article sont les miens et sincères.
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